En route vers la cinquième convention collective de son histoire, il faudra un lockout suivi de la plus longue grève de chargés de cours au Québec pour que l’UQTR s’entende avec ses enseignants.
L’Université annule, en avril 2000, plus du tiers des cours offerts à l’été, tous enseignés par des chargés de cours. Cela entraîne aussi la fermeture de l’École internationale de français pour la session, et l’absence de nombreux étudiants étrangers.
Cette décision n’est pas sans impact pour les autres employés de l’Université ainsi que pour l’économie mauricienne. Au SCCUQTR, on réagit en versant une compensation de 100 % de leur salaire aux enseignants touchés.
La grève générale illimitée est finalement déclenchée le 8 novembre 2000. Près de 200 chargés de cours à manifester sur le campus de l’UQTR. « Là depuis 20 ans, encore là dans 20 ans » peut-on lire sur une pancarte (c’est vrai, comme dirait l’annonce!).
Les négociations s’intensifient du moment que le ministère de l’Éducation refuse d’imposer une loi spéciale forçant le retour au travail au mois de décembre. Néanmoins, il faudra attendre le 7 janvier 2001 pour que le médiateur propose un règlement aux deux parties. Ce règlement est accepté le lendemain soir par 75 % des chargés de cours présents en assemblée.
Des gains majeurs sont obtenus pour cette cinquième convention, la première de longue durée (elle porte échéance en mai 2005). D’abord, un rattrapage salarial important, d’une moyenne de 20 %, jusqu’en 2002. Ensuite, une échelle salariale basée sur l’ancienneté et la scolarité du chargé de cours. Puis, un nouveau statut, celui de chargé de cours annualisé est créé. La représentation aux instances est améliorée, de même que l’affichage et la répartition des cours. Finalement, après deux mois de grève, les cours reprennent à l’UQTR le 9 janvier 2001.